Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download

William Aumand - Fiche de lecture - Fabrication de l\\\'info

8 Troisième partie : Le visible et les invisibles. Une chose dont on peut être intimement sûr, c’est que la communication sépare plus qu’elle n’aide. Nous avons d’un côté le monde visible et de l’autre l’invisible. Les raisons pour être visible sont multiples et parfois compréhensibles au point d’être utiles. Être visible pour être aidé. On apprend que ce qui à le plus marqué le siècle qui s’achève c’est la communication, devant toutes les formes de guerres et de faits historiques. La communication aurait un intérêt plus marqué dans la société et elle est garante de notre société libérale où le modèle de réussite passe par l’utilisation médiatique. Le passage dans les médias est un rite de passage peu agréable pour accéder du monde de invisibles à celui des visibles. C’est comme le prisonnier échappé de la « caverne » de La République de Platon (p.30). La preuve d’existence est donc de passer à la télé. Pour chaque lutte on a besoin de visibilité pour rendre la lutte « sérieuse » et même pour les plus marginaux (p.31). Fait surprenant, l’intensité du drame et la douleur se mesure au nombre de caméra. Cette dynamique crée une véritable subjectivité de notre époque. La vie s’ordonne autour de cette promesse de visibilité. Pour un cyclone on compte avant tout le bilan, son nombre de mort. Ceci mesurera la couverture médiatique alors la plupart du temps les chiffres sont d’abord gonflé puis dégonflé quand la presse a fini de traiter le sujet. « La souffrance, la joie, l’ injustice continuent d’exister dans le monde invisible mais, si elles n’accèdent pas à leur représentation, elles semblent soudain d’un éclat moindre » (p.32). Le langage muet de la perception normalisée est présent dans les médias. La perception normalisée fabrique le sens commun. Mais c’est la porte ouverte à un sens commun fabriqué de toute pièce par les médias. L’individu doit prendre du recul sur les ressentis que lui fait l’annonce d’un sujet. Il a un travail de réflexion et de mémoire à faire, contraire au monde accéléré de la communication, pour ne pas être mené en bateau par le sens commun des médias et donc de la société. Dans notre société de communication la satire a un effet contraire car plus on est critiqué, plus on est vu, plus on sera au final populaire. J. Chirac en a d’ailleurs profité. Et ces dernières années avec la mise en avant du « Buzz » on voit arriver une multitudes de gens mettant toute leur économie dans le seul but de passer à la télé et ainsi être remarqué, vu, et espèrent que leur carrière démarrera ainsi. Mais ce n’est pas toujours apprécié, ça arrive d’être craint par des dirigeants et même critiqué par des intellectuels. Mais au final ils se plient devant l’objet de leur désir : la visibilité. La visibilité est source de conflit. La guerre froide a divisé le monde en deux mais désormais il est réparti en citadelles barricadées et intouchables. On a d’un coté des mondes intouchables et de l’autre des pays no man’s land. Le danger n’est plus une question de front extérieur comme à l’époque de la guerre froide mais c’est un souci à l’intérieur des citadelles comme l’exemple de la drogue, les étrangers, les maladies, les SDF etc. Cela motive la rigidité des gouvernants vu que le catalogue des menaces est étendu, voire infini. Les no man’s land, de part leur obscurité, sont le lieu où on amoindrit la gravité des situations. On se dit que vu la représentation qu’on a du pays « ça doit être normal ».

Pages