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William Aumand - Fiche de lecture - Fabrication de l\\\'info

7 Dérive de l’idéologie de la transparence. Mais la critique se laisse devenir à son tour un des éléments du spectacle. Ce qui donne « la critique spectaculaire du spectacle » selon les mots de Guy Debord. Dans un tout autre registre, on découvre dans ce livre que « L’étalage médiatique de la force fait désormais partie de l’arsenal de répression » (p.8). Un pouvoir qui agit ouvertement dans l ’injustice sera crédité de la transparence. L’idéologie de la transparence prend le dessus. Elle nous permet de supporter des situations anormales parce qu’elles sont expliqués et montrées. Et le scandale ne relève pas, bien souvent, de la faute morale ou autres écarts de parcours mais bien du fait de cacher une faute à la presse. Refuser la presse est devenu suspect car ne se pas dévoiler c’est se cacher. C’est se déclarer comme marginal et déviant, de se cacher du monde la communication, et on est soupçonné hâtivement de cacher quelque chose. Que ce soit du Charlie-Hebdo, TF1 ou Le Monde, pourtant avec des opinions sociales bien différentes, ils considèrent c’est que mal d’empêcher un journaliste de voir ce qu’il veut. « Plus nous avons accès aux faits, plus nous nous noyons dans l’illusion » (p.52). Il y a souvent une avalanche de données contradictoires qui se renferme comme un piège. Que croire. Tout doit être explicable, transparent et si ce n’est pas le cas le journaliste comblera avec le l’information superficielle. La presse s’empêtre alors dans les demi-mensonges et les demi-vérités à cause de la hantise du ratage. Ils attendent une nouvelle information qui apporterait le vrai sur une affaire. Et ainsi de suite. Le risque est de tirer le signal d’alarme à tout va comme le font certains avec des news fraiches qui diffusent des nouvelles en boucle et en continue. De ce fait, ils manquent de recul sur ces nouvelles, les médias peuvent être manipulés. On a eu le cas avec un personnage fictif en citant l’exemple d’Hakim, un faux militaire algérien. Si quelque chose échappe, se cache ou manque, l’idéologie de la communication va alors tenter de forcer ceux qui savent à parler. Pourtant tout bon scientifique ou économiste dira qu’il ne sait qu’une partie infime des connaissances. Personne ne peut tout savoir mais les politiques essayent de donner l’illusion d’une maitrise imaginaire et universelle. « Le savoir n’a pas évité la répétition » (p.94) ainsi la connaissance et la transparence ne garantie pas une réaction massive. Pire, le lecteur est de plus en plus friand de transparence à tel point que par frustration il pense qu’on lui cache tout et du coup il ne réagit à rien sur le long terme, il vit que dans l’évènementiel. D’une certaine manière il ne pense pas avoir le pouvoir d’agir sur tel ou tel situation ce qui explique qu’il se contente de regarder les news passer. On lit dans ce livre, un parallèle du monde de la communication avec celui du dépressif en psychopathologie. Il y a une sensation de forte lucidité chez l’homme communicationnel. Il finit par se figer dans l’immobilité. Une tentative vaine, mais laissons faire le temps. Les enquêtes des journalistes sont nécessaires pour l’information mais pas suffisantes pour une prise de conscience. Ainsi, en allant plus loin jusqu’au monde de l’éducation, certains déçus de constater que l’éducation n’est pas suffisante pour la paix et l’homme libre pense qu’elle n’est pas nécessaire. Ceux là abandonnent trop vite car le nécessaire prend du temps pour être construit. Et on sait bien que le nécessaire ne sera pas suffisant mais le suffisant à besoin du nécessaire dans sa construction.

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