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William Aumand - Fiche de lecture - Fabrication de l\\\'info

11 Chaque passant connaît grosso modo les règles de la communication. Dans la situation, par exemple, de la venue d’un reporter en banlieue, alors que la cité était calme, les « jeunes de banlieue » passent très vite dans le mode de la communication avec bras d’ honneur jusqu’à bruler une voiture. Or ils agissent par une représentation de la violence, l’ exemple du film la Haine. Mimétisme. « Décrochées de la réalité qui les a fondées, les images diffusées par les médias sont devenues la référence » (p.24). La représentation paraît plus vraie que le réel. Nous participons tous au monde de la communication, il ne s’agit pas que de journalistes. Nous recherchons une « couverture médiatique » et même si on sait que « les journaux reflètent moins la réalité que la représentation qu’ils en ont créée ». Passer à la télé est devenu une étape acceptée pour qui veut exister. « La représentation est bien un des éléments du multiple, mais, à partir du moment où elle est prise pour le monde, elle devient une illusion » (p.38). La lecture de la presse permet de vérifier comment l’opinion publique adhère ou se détache des mythes centraux de la société. Certains sujets ne sont pas traités et exclus de la norme car « La presse parle ce dont le public parle. Et le public parle de ce dont la presse parle » (p.93). Pour s’intéresser à un pays qui sort de la norme il faut trouver une chose qui puisse s’emboiter dans un des modèles du monde de la presse comme un fait surprend, un record, etc. On y lit un parallèle avec La cantatrice chauve d’Engène Ionesco (p.41) pour avoir la méthode de sélection d’un élément du réel pour en faire une représentation au Journal Télé. Les gens ont plein d’idées qu’ils défendent sous couvert de liberté et le monde de la communication permet toutes ces pensées dans un monde unique et non une « pensée unique » (p.83). Cela nous paraît surprenant car dans l’habitude de consommation du média on regarde de la satire et du sérieux, comme vu précédemment, par exemple on regarde les Guignols sur Canal+ puis le JT de France 2. Cela permet d’apaiser les tensions avec un effet catalyseur, ainsi les gens vivent aussi dans la représentation durant leur phase critique et satirique. La représentation a donc bien un visage multiple mais qui vampirise tout autour d’elle. La peur et l’isolement renforcés par la représentation du réel. Mais les gens finissent par vivre comme dans une petite citadelle assiégée. Il y a une notion d’insécurité qui qualifie le moindre acte de violence. Dans la plupart des cas il s’agit de situations réelles mais l’abus se retrouve dans l’amalgame. L’insécurité passe par la vache folle jusqu’aux attentats. Ce sentiment de peur va structurer toutes les situations. La majorité des médias occidentaux posent l’insécurité comme l’un « des mythes centraux de leur fameuse taxinomie » (p.45). Il y a un nouveau découpage du monde avec les no man’s land qui sont également le lieu de préjugés. Par exemple l’idée que ce pays étranger doit voter bizarrement, que les droits des femmes y sont forcément malmenés, que c’est une dictature, etc. Cela est valable aussi pour ce qu’ils exportent. Exemple : en Albanie on préfère forcer les conversions catholiques par les Italiens que de voir les Emirats arabes construire une mosquée et offrir des foulard aux femmes bien qu’étant libre de les porter ou non. Le monde de la communication ne pourrait exister sans ce « feedback » qui est l’acceptation d ’une partie de la population de se couler dans sa propre représentation médiatique. Il s’agit de rompre avec l’isolement et l’exclusion mais cela crée des préjugés de part l’inconnu et l’ ombre de ce que l’on ne connaît pas. L’obscurité n’est pas supportable parce qu’elle ne peut pas être représentée. Pour les rares critiques de rupture, c’est à dire sans ambition particulière et sans chercher à remplacer autrui, et ainsi des personnes qui ne cherchent pas à prendre le pouvoir,

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