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William Aumand - Fiche de lecture - Fabrication de l\\\'info

5 « Un seule choix reste absolument impensable : ignorer le sujet. » … « Du Canard enchaîné hebdomadaire satirique qui vit sans aucune recette publicitaire jusqu’à TF1 symbole de la chaîne commerciale la presse se retrouve aussi bien sur le choix des sujets que sur les ingrédients qu’elle y fait entrer » (p.14). On peut accueillir ou même railler une personnalité mais on en parle. « Cette apparente diversité cache bien un profond accord » (p.13). Ils parlent de la même chose, comme pour les élections sénatoriales américaines de 1999. Le travail du journaliste est d’entrer dans le monde de la représentation. Cela vampirise les actualités. La presse donne une notoriété bien au delà de l’impacte de la vie des personnes mis en avant. Une subjectivité du journaliste qui peut s’avérer être un peu comme un immense journal intime. Le problème est quand « un journaliste va chercher quelqu’un pour symboliser une situation. Cela suppose … une conclusion déjà tirée. » et « Au lieu d’ ouvrir une situation, de la faire rebondir, cette démarche la ferme. » (p.19) Le journaliste est dans l’idéologie. « L’idéologie c’est quand les réponses précèdent les questions » (p.18) écrivait le philosophe Louis Althusser. Sur un plateau, le journaliste choisit ses invités autour d’un sujet choisit et parfois des réponses écrites. Lors de l’annonce des titres il faut mettre l’eau à la bouche du spectateur. Le dénouement d’un sujet est déjà ciblé. Cela arrive que par narcissisme le journaliste inverse le rôle et l’interviewé doit écouté l’avis et la vie du journaliste. Il arrive que certains interviewés soient rétifs. Mais le journaliste garde le pouvoir de diffusion et s’il lâche un « c’est complexe pour le grand public… » (p.29), l’ interviewé ne sera pas entendu et son idée sera vite oubliée. Il faut se renseigner sur le journaliste, ce n’est pas l’inverse. De toute manière il y a un tri de la presse entre l’anecdotique et l’important. Le journaliste doit être surpris. L’information est plus ou moins grave en fonction des préjugés du journaliste, on se retrouve à en avoir qui pense que c’est moins grave d’être violé en Turquie qu’en France car « banal » dans leur représentation de la Turquie. Du coup, le journaliste décide ce qui constitue l’information forte et l’information accessoire tout comme la presse qui parle de modèle minoritaire et de modèle majoritaire. Majoritaire est ce qui est dominant, minoritaire sera ce qui est négatif ou soumis. La révolution ratée. Le journaliste aime bien décortiquer le journalisme d’un autre pays mais il n’apprécie pas être à son tour décrypté. A la manière des psychologues ayant subis une étude psychologique de leurs soucis pour mieux comprendre leur métier, les journalistes devraient évaluer leur propre travail avec des critiques extérieurs sans avoir peur d’adapter leur métier. Par la manipulation de l’image orchestrée par le journaliste, vu plus haut, ils cèdent à l’ impatience et la reconnaissance. Il y a un problème du temps de l’accélération qui empêche au journaliste de ce poser et de réfléchir pourquoi et à quoi il aspire. Internet ressemble à la presse d’autrefois. L’espoir pour « chacun d’entre nous d’accéder aux fameuses informations que les puissants tentent de nous dissimuler » (p.8) mais le journaliste l’utilise de la même manière que la presse traditionnelle. « Le malheur des journalistes reste sans doute d’avoir alors collectivement raté leur révolution » (p.16). Benasayag et Aubenas proposent une solution en cette fin de chapitre 2 : « on pourrait imaginer des médias qui ne seraient pas entièrement pris dans la reproduction des réflexes » (p.66). L’enjeu pour la presse est de comprendre en dépassant le monde de la représentation. Ce problème n’est pas résoluble en désignant des coupables ou en choisissant une nouvelle

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