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William Aumand - Fiche de lecture - Fabrication de l\\\'info

4 Première partie : L’influence et le pouvoir des médias. Dans ce livre, Benasayag et Aubenas parlent principalement des journalistes. Ils ont un grand pouvoir. Un pouvoir utile. La presse est un univers en soi, avec ses codes, son langage et ses vérités. Chaque journal à son style. Les angles de vue sont différents d’un journal à un autre. Et « Le reporter sait en effet l’irréductible part de subjectivité que comporte son travail » (p.16). Plus le drame sera proche du siège du journal plus facilement il sera couvert. Il y a quand même des différences dans la presse, le journaliste de terrain et celui qui écrit depuis son bureau n’ont pas la même logique de travail, n’ont presque pas le même monde. Durant la période de l’après-guerre le but étant de révéler, ce fut « pour la presse une gloire et un devoir sacré » (p.7). Mais certaines réalités sont dures à percevoir, prenons, l’exemple du charnier à Ceausescu en Roumanie. Va commencer alors la censure d ’ image des gouvernements dans certains pays. Et ce qui est vu ou entendu est désormais suspect aux yeux des journalistes. Il se crée une forme de peur.La presse a si peur qu’elle se méfie désormais d’ elle même. Il y a désormais des experts en décryptage médiatique. Les journalistes politiques sont un monde à part. Ils ont le pouvoir possible de changer des choses en politiques s’il y a une adhésion au monde de la représentation. A priori les interventions extérieures, pour épargner une personne lors d’une enquête, sont rares. Les journalistes font une telle pression que même si leur enquête n’est pas de bonne qualité elle peut passer pour que le chef de service ne soit pas accusé de vouloir étouffer l’enquête. Les journalistes se protègent derrière la liberté et retrouvent leur dignité quand il s’agit de dénoncer des faits graves. Ainsi ils croient en leur influence, en eux même donc, et malgré tout dans l’idéologie de la communication. Ils peuvent tirer le signal d’alarme, c’est un grand pouvoir. Et c’est un moment de sincérité pour le journaliste. Le signal d’alarme est en général fait en utilisant les situations passées comme rappel. C’est le cas avec la 2nd guerre mondiale. Cependant à l’époque ils ont du se passer de signal d’alarme. Les limites du pouvoir. Mais l’usage du rappel est une illusion, même en étant avertis cela ne change rien au déclic nécessaire qui n’est pas une question de représentation. Malgré les similitudes de l’histoire passée on refait les mêmes erreurs. Il y a de fortes similitudes avec les rescapés d’Oradour en 1944 et les survivants kosovars en 1999 (p.91). Et les médias y sont impuissants. Le constat est qu’aujourd’hui cela ne marche plus pareil, la presse n’ébranle plus un empire. Qui choisit les actualités ? La plupart des lecteurs sont persuadés que les actualités ne sont pas spontanées. La conviction populaire qu’une chose est vraie « parce qu’elle est écrite dans le journal » (p.7) s’est inversée. On pense que les journalistes veulent nous faire croire quelque chose. On parle de fiabilité et les gens ne ressentent pas cette fiabilité de la presse. D’après certains intellectuels, plus besoin de lutte d’ influence : gouvernants et hommes de médias appartiennent à un même monde. Chacun défend les intérêts et les décisions. C’est le cas pour les accords européens de Maastricht : les journaux l’ont soutenu comme la classe politique. Mais relativisons, c’est plutôt rare que des journalistes aient tant que coups de fils.

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