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AMRN Vol. 15 No. 3

23 Notre fièrté, c’est de rouler! Arrivés à Cedar Landing, c’est le coup de foudre. La maison est au-delà de toutes nos attentes. C’est souvent trom- peur les photos sur Internet. Sauf dans ce cas-ci, où elles ne lui rendent pas vraiment justice. Les filles débarquent les valises, Claude a soif, Pierre a faim, tandis que moi, vous me connaissez, Roger-Bontemps, je relaxe et je me dis, putain que ça marche une Béhème ! Y en a qui se proposent d’aller faire l’épicerie. Moi, je suis chargé d’aller acheter le vin pour la semaine, cependant que Mamie et Lulu nous préparent le souper. Nous sommes donc tous réunis dans une superbe maison à boire du champagne et à manger un spagetthi pomodoro alla richotta e basilico. On se couche très tard. Si la vie est un film de rien, ce passage-là était vraiment bien. « All set ! » « Cheddar ! » Le lendemain matin, congé, on apprivoise les lieux. Mais, motard un jour, motard toujours, ça commence à nous dé- manger dans le bas du dos. Pierre propose d’aller visiter Plymouth, la plus ancienne ville des États-Unis, fondée par les pèlerins du Mayflower en 1620 sur une roche qui se trou- vait là et qu’avait justement 1620 gravé dessus… n’en fallait pas plus pour l’enfermer dans une espèce de mausolée pour la montrer aux touristes en 2013. C’est aux pèlerins de Ply- mouth aussi que l’on doit le congé et la traditionnelle dinde de l’Action de grâce. Ne serait-ce que pour cela, vive les Quakers de Plymouth et le Mayflower, dont une superbe réplique à l’identique, le Mayflower II, est habituellement au mouillage dans le port de Plymouth, sauf, à mon grand dé- sespoir, cet été où il est en cale sèche aux chantiers navals Fair Haven Shipyards pour des radoubs urgents. La ville en soi est charmante avec son histoire, son port, ses pubs et ses bons restaurants. « All set ! » « Cheddar ! » Le troisième jour, enfin une vraie ride. La ride d’Hélène et le GPS de Claude. Hélène vous la connaissez, comptable, toujours ordonnée, chaque chose bien alignée comme des chiffres dans un Grand livre; quant au GPS de Claude, ben il semble avoir sa propre volonté, allant à gauche ou à droite, revenant sur ses pas, au gré de ses caprices et au grand dam de son maître-chien. On finit par aboutir, après maints détours et ce malgré la seule et unique route possible, à la très jolie et très gaie Provincetown, au boutte du boutte de Cape Cod, là où l’homme est à l’homme, ce que le peu- plier est au boulot. Pierre, Claude et moi y sommes accueillis à bra- guettes ouvertes il va sans dire. Nous par contre, on longe les murs, toujours un œil dans nos angles morts. Très jolie ville tout de même, l’une des plus belles que nous ayons vues; l’une des plus chaleureu- ses en tout cas. Les filles auraient bien voulu y passer plus de temps, mais nous, forcément, on commençait à avoir un torticolis à toujours surveiller nos arrières. « All set ! » « Cheddar ! » Mardi matin, congé, Mamie nous fait ses fameuses crêpes pour déjeuner. Au sortir de table on roule sur les divans. Finalement on n’ira pas loin aujourd’hui. Belle journée pour pren- dre des marches, relaxer, jouer avec son iPad, Mamie, ou avec son ersatz de iPhone, Hélène et Pierre, cependant que Claude et moi, une bière n’at- tendant pas l’autre, devisons sur l’avenir de l’humanité et le réchauffement de la planète… on est comme ça nous les Jolicoeur-Leblanc, des philoso- phes altruistes torturés malheureux épris d’humanisme, jugeant notre pro- chain mieux que nous-mêmes… plus inquiets de la fin du mois que de la fin du monde. « All set ! » « Cheddar ! »

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