composition chimique, il faut veiller à un apport équilibré en calcium, en magnésium et en potassium. En outre, on tentera de réduire au maximum la charge par roue sur les véhicules et de réaliser les travaux sur des terres suffisamment sèches. La bonne vieille règle selon laquelle il faut travailler en surface et ameublir en profondeur a fait ses preuves dans la préparation des sols. Le travail superficiel des terres s’est beaucoup développé ces dernières années et connaît même un certain essor dans le domaine des grandes cultures biologiques. Lors de l’ameublissement en profondeur, le sol ne doit pas être trop humide afin d’éviter tout risque de lissage. À l’inverse, lorsque les conditions sont trop sèches, la terre est davantage exposée aux dommages physiques. Par ailleurs, l’équipement technique doit être adapté au type de sol. Semer un mélange de cultures dérobées à racines profondes en appliquant une technique d’ameublissement en parallèle semble être une solution prometteuse. En effet, les racines s’étendent dans la terre ameublie et la stabilisent. Comment prélever des échantillons ? Pour documenter la formation d’humus, il est nécessaire de faire analyser les échantillons de terre par un laboratoire. Mieux vaut renoncer à une estimation visuelle en raison de son manque de précision. Lors du prélèvement des échantillons, il faut veiller à respecter une procédure correcte et reproductible. Sur une parcelle, 20 à 25 prélèvements sont effectués avec l'aide d'un GPS, puis réunis en un échan- tillon composé. Pour ce qui est de la profon- deur des prélèvements, les recommandations d’Agroscope s’appliquent, soit 0 à 10 cm pour les prairies naturelles, 0 à 20 cm pour les grandes cultures, les prairies artificielles et les légumes, et 0 à 25 cm pour les fruits, les baies pluriannuelles et les vignes. L’échantillonnage doit toujours avoir lieu à la même saison et être répété selon le rythme de rotation des cultures, soit environ tous les quatre à six ans. Quelles sont les méthodes de mesure existantes ? La méthode la plus simple et la plus ancienne pour déterminer la quantité d’humus, dite de la perte au feu, se fonde sur le fait que le point de combustion de la matière organique est inférieur à celui de la matière minérale. Elle permet de déterminer la teneur en humus sur la base de la perte de poids engendrée par une calcination à 650 °C. Toutefois, cette méthode n’est pas assez précise pour les sols minéraux dont le taux d’humus ne dépasse pas 10 %. Actuellement, on recourt à la méthode du di- chromate de potassium ou de l’oxydation humide selon Walkley et Black pour les analyses PER. Celle-ci consiste à oxyder, soit à brûler chimiquement, la matière organique présente dans l’échantillon au moyen du chromate. On quantifie la consommation de chromate et le chiffre obtenu permet de calculer la quantité de carbone contenue dans l’échantillon de terre. L’analyse élémentaire moderne selon la méthode de Dumas fournit des résultats plus précis pour les sols riches en humus. L’échan- tillon est brûlé dans un four et le CO² produit est mesuré directement. Cette méthode n’a pas encore été autorisée pour les analyses PER, mais devrait l’être d’ici 2022. Plus d’informations sur l’humus : Fiche sur la matière organique d’AGRIDEA Calculateur du bilan humique d’Agroscope Informations détaillées sur le dosage du carbone organique : analysedesol.ch (en allemand) produktmanagement@bodenproben.ch Formation d’humus : conseils pratiques Actuellement, les recommandations suivantes s’appliquent à l’agriculture : 1. Éviter autant que possible de laisser les sols sans couverture végétale : recourir au sous- semis et aux mélanges de cultures dérobées, éviter de mettre les terres en jachère en hiver 2. Équilibrer l’apport en nutriments : pallier les déficits en nutriments, éviter la surfertilisation 3. Éviter les pertes de nutriments lors du stockage des engrais organiques 4. Stimuler la décomposition biologique ; éviter la putréfaction 5. Travailler le sol en surface ; si nécessaire, ameublir en profondeur 6. Améliorer la structure du sol : allier technologie et biologie 5